Aller au contenu

 

Planète campus

Les nouvelles universitaires d'un peu partout

6 novembre 2008

L'Asie et le monde universitaire

Quelques données intéressantes sur la réalité universitaire en Asie sont livrées dans une lettre publiée récemment dans Le Monde, sous la plume de Franciscus Verellen. Ce dernier est délégué de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, une composante de l'Institut de France : «À l'heure actuelle, écrit-il, la référence pour les universitaires chinois est sans conteste l'Occident, suivi du Japon. Les universités chinoises, comme celles de Corée du Sud, affichent la forte ambition de rejoindre rapidement les institutions en tête du classement académique mondial des universités, publié depuis 2003 par l'université Jiao-Tong de Shanghaï. Or les universités de Chine y occupent un rang modeste (au-dessous de la 200place). Avec la croissance rapide du secteur de l'enseignement supérieur – le nombre des étudiants en Chine a doublé entre 2003 et 2008 – les crédits par étudiant alloués par l'État sont en diminution. Les institutions se voient obligées de trouver un complément important de ressources. Elles mettent en place des évaluations de leur performance et leurs modes de gestion intègrent des critères d'efficacité.»

Franciscus Verellen poursuit en parlant des ambitions de l'Inde, qui dans le sillage de la crise financière asiatique de 1997 et 1998, a décidé de miser sur l'innovation scientifique pour assurer son développement économique. «L'objectif de l'Inde est d'être le futur pôle mondial des savoirs, en misant sur les formations professionnelles, notamment en ingénierie, gestion, droit et médecine, dit-il. En Chine, la campagne pour une société d'innovation d'ici à l'an 2020 s'adresse particulièrement aux universités.»

La Chine compte 5,6 millions de diplômés en 2008, dont 600 000 ingénieurs. Et en 2005, 24 % des doctorats en science et ingénierie aux États-Unis ont été obtenus par des étudiants asiatiques. «Au niveau mondial, conclut-il, ces réformes placent haut la barre pour celles qui sont envisagées en Europe depuis le Conseil de Lisbonne de mars 2000, et qui visent la création d'une société de la connaissance. L'ouverture de l'Asie au monde et ses investissements considérables en matière d'éducation présentent un enjeu capital pour l'Asie, mais aussi l'occasion d'un réveil pour les retardataires dans la compétition mondiale.»

Un groupe de travail sur le développement durable en France

Conscients de leur mission d'exemplarité en matière de développement durable au même titre que leurs missions d'enseignement, de recherche et de valorisation, les présidents d'universités françaises ont adopté en juillet la charte pour une alliance des universités françaises en faveur du développement durable. Un groupe de travail vient donc d'être créé au sein de la Conférence des présidents d'université pour la mise en oeuvre concrète de cette charte. Celle-ci peut se décliner à plusieurs niveaux, allant de la mise en place d'un programme de rénovation énergétique du patrimoine à l'inscription au cahier des charges des marchés des indicateurs de performance environnementale et sociétale, en passant par des initiatives de tri des déchets, récupération de piles ou téléphones portables usagés du personnel et des étudiants. Ce mois-ci, une première enquête sera réalisée sur le développement durable dans les universités.

Démocratiser l'accès à l'université en Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, le ministre de l'enseignement supérieur, John Denham, propose d'établir un nouveau système d'admission à l'université. Inspiré par les Américains, ce nouveau type de recrutement consiste à repérer dans les lycées les plus défavorisés les élèves talentueux et à les attirer vers l'enseignement supérieur. Neuf universités renommées sont partenaires de ce nouveau projet, dont celles de Birmingham et de Newcastle et le King's College de Londres. À l'occasion de journées portes ouvertes dans les lycées, ces universités tenteront d'identifier les élèves les plus aptes à suivre des études universitaires. Mais le principe crée des remous du côté des lycées privés : ils considèrent le système comme injuste envers leurs élèves. Quant aux autres grandes universités non impliquées dans le projet, elles sont méfiantes et craignent une nouvelle forme d'intrusion dans leur système de sélection des étudiants.

Ce projet s'inscrit dans le processus de démocratisation de l'accès à l'université lancé en 1997 qui avait pour objectif d'amener 50 % des 18 à 30 ans à aller à l'université d'ici 2010. Dix années plus tard, 42 % de cette classe d'âge suivait une formation dans l'enseignement supérieur.